L’intelligence défend la paix

Quelques semaines après la douzième célébration de la journée internationale de la paix, il convient de faire un bilan. L’action des organisations civiles ne cesse de s’enrichir et pour autant les actions demeurent trop confidentielles. Notamment en France c’est souvent à l’échelon local que portés par des localités ou des collectifs des événements récurrents sont organisés avec succès, puisque la soif contemporaine est grande sur ce sujet. Cependant le soutien des pouvoirs publics ne se concrétise pas à l’échelle nationale. L’assemblé nationale ne semble pas devoir voté de résolution pour la retranscription de cette journée durant cette mandature, c’est pourtant sur ces sujets que l’alternance est attendue comme une alternative. L’UNESCO, qui a la responsabilité de la plateforme intersectorielle de la culture de paix et de la non-violence, s’enfonce dans la crise et ne met pas jusqu’ici cette journée dans une position stratégique dans sa communication pour convaincre les états membres et faire résonner ce programme dans ce lieu qui a abrité son élaboration, afin de faire la preuve de la vivacité de son mandat. Une vivacité que nul ne saurait questionner pourvu que les moyens soit en adéquation avec les résultats attendus.

En 2001, l’ONU a adopté la résolution proclamant le 21 septembre « Journée internationale de la Paix ». Enjoignant les états, les collectivités, les organisations, les entreprises et les individus, à célébrer dignement cette journée afin de promouvoir les idéaux de paix. Depuis son instauration les bénévoles et les salariés de l’association Le Mouvement de la Paix s’emploient avec ardeur et enthousiasme à coordonner les initiatives du collectif d’organisations impliquées, au niveau national comme au niveau local, dans les 150 comités répartis sur l’ensemble du territoire. Tout cela, sans passer sous silence les difficultés et les contradictions des douze ans qui viennent de s’écouler. L’accalmie récente dans la crise Syrienne ne saurait faire oublier les questionnements de fond qu’elle a soulevé et qui prolongent cette réflexion. Cette crise, dont les implications internationales sont extrêmement préoccupantes, démontre l’urgence d’entériner dans les faits les avancées de la fin du XXe siècle concrétisées par l’adoption de la culture de Paix et de la non-violence en 1998. Les perspectives dessinées dans la déclaration du millénaire et les engagements pris, dans le cadre des Objectifs du millénaire pour le développement ainsi que la lutte contre le changement climatique, sont les véritables réponses aux enjeux du présent.

L’urgence est de permettre de recourir à cette autre grille de lecture : la force du droit et non le droit à la force. En septembre 2008, lors du salon des initiatives de paix, F. Mayor Zaragoza déclarait substantiellement que jusqu’ici l’humanité n’avait pas su partager les biens matériels mais aussi les biens immatériel et que tout ceci avait créé la crise multiforme que nous traversons. Il concluait en affirmant qu’il faut semer la paix même si le sol est mal préparé, même s’il y a un grand orage. La situation nécessite la mise en place effective des solutions concertées issues des engagements de la communauté internationale afin qu’une sécurité globale garantisse le droit humain à la paix. Tous les êtres de bonne volonté sont animés par cette foi qui se trouve au cœur d’une campagne que Le Mouvement de la Paix a construit en direction de ses sympathisants. La campagne 1 euro pour la paix consiste à donner son adresse courriel et 1 euro, sur le site mis en place par l’association. Il s’agit de participer à une forme de referendum d’initiative populaire et de se donner les moyens d’intervenir dans le débat public en renforçant l’action pacifiste. L’objectif est de former autour du corpus de la « Culture de Paix et de la non-violence », élaboré par l’UNESCO, un mouvement d’opinion qui s’affranchisse du cynisme. Afin qu’il soit le creuset de la démonstration concrète que l’alternative proposée est crédible puisque c’est une volonté collective. La décolonisation, les droits civiques, la fin de la guerre froide, la globalisation économique et technique, la montée en puissance des capacités d’intervention et de propositions des ONG, ont créé les bases d’un contexte nouveau que l’adoption par l’ONU de la « Culture de Paix et de la non-violence » est venue formaliser. Cette nouvelle ossature de la coopération internationale répond aux questionnements actuels de notre société, elle a besoin d’un soutien massif de la population.

Il est indispensable que les fruits des efforts menés par les institutions internationales et les organisations citoyennes soient récoltés. Pour faire ce grand bond en avant nécessaire à l’humanité, Le Mouvement de la Paix, qui fut fondé en 1948 par des membres très divers du comité national de la résistance, porte la campagne 1 euro pour la paix, en cohérence avec son histoire, et en appelle à l’ensemble des acteurs sociaux et aux intellectuels et scientifiques de renom pour qu’ils motivent l’implication des citoyens.

NousS

Coprésident de l’association « Le Mouvement de la Paix »

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